27 mai 2023
L'ingénieur italien Giotto Bizzarrini est décédé le 13 mai 2023 à l'âge de 96 ans. On ne peut pas s'intéresser peu ou prou aux bolides italiens sans avoir un jour ou l'autre entendu parler de ce brillant créateur, tant il a participé à l'aventure automobile de la seconde moitié du XXe siècle.
Voici quelques étapes importantes qui jalonnent sa carrière et l'histoire de l'automobile transalpine.
Après un passage presque obligé chez Alfa Romeo, Bizzarini intègre Ferrari. Son apport à la formidable Ferrari GTO est jugé décisif. Le moteur est reculé, la silhouette affinée. Grâce à lui, la voiture gagne en équilibre et en aérodynamique.
Consultez la fiche complète de la Ferrari 250 GTO Berlinetta
La GTO débute aux 12 Heures de Sebring et termine 2e.
Elle remporte la catégorie GT 3.0 aux 24 Heures du Mans en 1962 et 1963.
Elle remporte le championnat du monde des voitures de sport 1962, 1963 et 1964 des plus de 2 litres.
En 1961, Enzo Ferrari se fâchent avec ses ingénieurs (il n'a pas une grande réputation de diplomatie) et Bizzarini, ainsi que Carlo Chitti, directeur Technique de la Scuderia et Romolo Tavoni, directeur sportif prennent la porte.
Chiti et Bizzarini créent ATS (Automobili Turismo e Sport) pour développer des modèles concurrents des Ferrari.
Ferrari refusant de vendre une GTO au comte Giovanni Volpi di Misurata, patron de la Scuderia Serenissima, celui-ci demande à Bizzarini de préparer une voiture concurrente à partir d'une Ferrari 250 GT SWB. Ce sera la Ferrari 250 GT Drogo, surnommée "breadvan" (la voiture du boulanger).
Elle doit son surnom de camionnette à son curieux arrière tronqué, façon break de chasse.
Consultez la fiche complète de la Ferrari 250 GT Drogo (breadvan)
Elle a été alignée aux 24 Heures du Mans de 1962, mais a été obligée d'abandonner après 4 heures de coude à coude avec les GTO.
Ferruccio Lamborghini, dont on dit qu'il se serait fâché avec Enzo Ferrari (lui aussi), décide de se lancer dans la fabrication de modèles sportifs concurrents. Jusque là, l'industriel de Sant'Agata Bolognese avait fait fortune dans les tracteurs et divers autres produits domestiques.
Pour son projet ambitieux, il s'adresse à Bizzarini, désormais à la tête d'Autostar. Celui-ci conçoit un beau moteur V12 de 3,5 litres. Il propulse la première Lamborghini, la 350 GT, puis donnera naissance à la longue et remarquable filiation de bolides de la marque.
Consultez la fiche complète de la Lamborghini 350 GT et 400 GT
ISO Rivolta est un constructeur italien fondé en 1939 à Gênes sous le nom d'Isothermos par l'ingénieur Renzo Rivolta.
La société de Rivolta produit d'abord des radiateurs et des réfrigérateurs (d'où le nom). Après la guerre, les besoins de déplacement des Italiens et les compétences de l'entreprise en construction mécanique et en tôlerie, le pousse à se lancer dans la production de scooters. L'évolution logique débouche en 1953 sur la fameuse Isetta. Jusque là vraiment rien à voir avec les bolides de BIzzarini !
Consultez la fiche complète de la ISO Isetta
Conscient qu'il ne peut pas se lancer dans la production en grande série de modèles populaires, Rivolta entreprend de se diversifier sur le créneau automobile de niche des modèles de grand tourisme.
L'Iso Rivolta IR300 (ou GT300) est une luxueuse automobile sportive 2 portes, 4 places, conçue en 1962 avec Giotto Bizzarrini sur un dessin très réussi de Giorgetto Giugiaro, alors employé chez Bertone.
Consultez la fiche complète de la Iso Rivolta IR 300 (GT 300)
En 1966, Societa Autostar change de nom et est rebaptisée Bizzarrini SpA.
A la suite de l'ISO IR 300, Renzo Rivolta et Giotto Bizzarrini se lancent dans la conception d'une vraie GT : la Grifo.
L'Iso Grifo est construite sur le châssis Rivolta raccourci, coiffé d'une carrosserie élégante due à Giugiaro chez Bertone.
Elle est propulsée par un moteur V8 Corvette 4 carburateurs de 400 ch.
Consultez la fiche complète de la ISO Grifo A3/C Stradale
Il faut rajouter la version course. L'exemplaire usine représenté a été aligné aux 24 Heures du Mans 1965 et est propulsé par un moteur Corvette 4 carburateurs de 400 ch. Il termine 9e au classement général et premier de sa catégorie.
Consultez la fiche complète de la ISO Bizzarrini A3/C
Entre 1964 et 1965, Rivolta et Bizzarini se séparent et Giotto Bizzarini produit la 5300 GT sous son propre nom. En fait, c'est bien la même que l'ISO A3/C.
Consultez la fiche complète de la Bizzarrini 5300 GT Strada
Pour étoffer les ventes, la marque propose un modèle bien plus modeste animé par un moteur 4 cylindres Opel.
Malgré sa jolie silhouette et son nom alléchant, elle ne se vend pas.
Consultez la fiche complète de la Bizzarrini 1900 GT Europa
En 1968, le constructeur doit se déclarer en faillite et Giotto Bizzarini exercera alors une activité de consultant dans le monde de l'automobile.
- n'hésitez pas à nous aider et faire des remarques sur nos fiches en écrivant à la rédaction.
- pour découvrir chaque mois les nouvelles anciennes présentées, inscrivez-vous gratuitement à notre Lettre mensuelle (pas de spam).