8 janvier 2021
La 911 va fonder durablement une filiation mythique, probablement la plus mythique de toute l'histoire de l'automobile.
En effet, aucun autre modèle n'a probablement jamais généré autant de passion pointilleuse et exclusive auprès de ses propriétaires (même pas les adorateurs de Citroën).
Elle succède à la 356 qui reprend les caractéristiques un peu décadentes de la Volkswagen Coccinelle. Cette technologie implique un moteur à plat refroidi par air en position en porte-à-faux arrière.
Mais si la 356, avec son bruit de tondeuse et sa conception rétrograde a damé le pion des italiennes et des anglaises mieux armées à la surprise générale, la 911 attaque avec un armement supérieur.
Alors, depuis 1963, la 911 n'en finit pas de faire sa révolution chaque année, bouscule ses adorateurs, continue d'évoluer, sans vraiment jamais totalement changer.
A sa sortie, la Porsche doit affronter le coupé Alfa Romeo Bertone ou la Jaguar Type E, toutes deux plus sexy et plus brillantes, pour ne citer qu'elles. Il faut donc beaucoup de talent caché à la teutonne pour débuter la carrière que l'on sait.
La première révolution de la 911, c'est donc simplement malgré sa technologie incongrue son démarrage réussi.
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Premier choc pour les fanatiques de la 911, l'empattement est rallongé avec cette 911 E, sans changer la longueur de la voiture. Une améliorations indispensable car la trajectoire des premiers modèles était trop imprévisible. Tant pis pour les surfers.
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Qui pense que les Allemands sont rationnels et méticuleux ? L'ajout d'un des premiers turbos au coeur de la 911 la transforme en bolide démoniaque.
À cette époque, les turbos à géométrie variable n'existent pas et leur mode de fonctionnement est de type on/off : attention à la secousse à l'allumage. Déjà particulière à maîtriser, avec ce turbo elle devient carrément bestiale. Bestiale, mais très amusante pour ceux qui parviennent à la conserver sur la route.
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La Porsche 911, c'est fini ! Technologiquement complètement dépassée. Pensez, une architecture en porte-à-faux arrière, difficile à maîtriser et un moteur refroidi par air, bruyant et trop polluant.
L'avenir, c'est une architecture moderne à moteur à l'avant refroidi par eau et une boîte de vitesses transaxcle à l'arrière, tellement plus équilibrée.
Mais le coup d'Etat fait long feu, révolution à l'envers, c'est la 911 qui triomphe des Modernes.
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Sacrilège ! La 911 Flachbau opte pour le nez camus de la 935. Dépouillée de ses ailes avant avec ses phares verticaux d'après-guerre, elle ne ressemble plus à grand-chose, en tout cas, sûrement pas à une 911 pour les vrais porchistes !
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En 1994, la nouvelle série (964) offre de série une transmission intégrale, comme un vulgaire 4x4. C'est est donc fini de cette propulsion si anticonformiste. La voiture, plus lourde et mieux équilibrée obéit plus docilement aux changements de direction, même en situation limite.
Mais les porchistes sont rassurés quelques mois plus tard avec la sortie d'une Carrera 2 qui est, elle une propulsion comme on les aime.
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Sacré coup de bistouri sur la face de la 911. Si la voiture bénéficie depuis le début d'une jolie chute de rein qui lui permet une bonne pénétration dans l'air; l'avant avec ses ailes prononcées et ses phares presque verticaux d'un autre âge ne sont plus du tout acceptables.
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Cette fois, ce n'est plus une révolution, mais bien la Révolution. Porsche abandonne le refroidissement par air pour un refroidissement par eau bien plus classique : une question de rendement moteur. C'en est terminé du souffle rauque de la turbine.
Dans le même temps un travail important sur les trains roulants rend le bolide plus confortable et moins imprévisible. Signe de cet abâtardissement, de disgracieux gros phares ornent la face avant.
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Au fil des années, la 911 a beaucoup évolué. Pourtant, elle garde le même attrait, la même silhouette et le même principe d'un moteur 6 cylindres à plat en porte-à-faux arrière. De quoi conserver la fidélité de ses adorateurs fanatiques.
Le reste n'a plus grand chose à voir avec l'ancêtre. Le modèle d'entrée de gamme mesure 24 cm de plus en largeur, 36 de plus en longueur et dispose de 385 chevaux contre 130 à ses débuts (510 chevaux pour le GT3 Cup).
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