31 juillet 2014
Le moteur rotatif de type Wankel apparaît en production dans les années 50 chez NSU et équipe dès lors timidement quelques voitures et motos.
Il présente le gros avantage de comporter peu de pièces et surtout, aucune en mouvement alternatif, comme des bielles ou des soupapes. Il est très compact, peu bruyant et, surtout, il ne génère quasiment pas de vibrations. Voilà pour l'aspect positif. Au plan négatif, on lui reproche un rendement chroniquement insuffisant, un coût d'usinage élevé et un manque de fiabilité dû aux sollicitations fortes subit par les quelques pièces mécaniques.
Moteur Wankel
(doc. Yalta Production)
Dans les années 60 et 70, c'est l'ensemble de l'industrie automobile qui s'était emballée pour cette technologie.
Nous laisserons là les aspects techniques de la chose pour rechercher les traces, plus nombreuses qu'il n'y parait, qu'il a laissé dans la production automobile.
NSU, qui s'acharne à développer depuis 15 ans le moteur rotatif Wankel lance la Ro 80. Elle doit sauver le constructeur en difficulté grâce à cette technologie prometteuse. La Ro 80 est une réussite, saluée par la presse comme la voiture de l'année 1967. Malheureusement, avec sa consommation qui dépasse 15l/100 et son moteur à remplacer tous les 60 000 km, la belle ne va pas faire un tabac.
Consultez la fiche complète de la NSU Ro 80
Ce qu'il y a de plus étonnant dans la Mazda Cosmo Sport, ce n'est pas sa ligne, pourtant très originale, mais son moteur, un petit moteur rotatif utilisant la licence Wankel. Mazda est alors l'un des premiers à croire à cette technologie.
Consultez la fiche complète de la Mazda Cosmo Sport 110S
En 1967, Citroën et NSU, fondent Comotor (Compagnie européenne de construction de moteurs automobiles). La société devra fournir aux deux marques les fameux moteurs rotatifs si prometteurs. C'est l'époque où l'on croit encore qu'il suffit d'un peu de recherche pour mettre au point une nouvelle technologie automobile.
Ce n'est encore qu'un prototype, un vilain petit canard assez disgracieux bricollé par Heuliez sur une base d'Ami 8 et équipé à l'arrière de suspensions hydropneumatiques. Le test est jugé suffisamment concluant pour passer à la petite série.
Consultez la fiche complète de la Prototype Citroën M35 à moteur rotatif
Mercedes teste sur ce prototype un peu étrange un certain nombre de technologie, dont le moteur rotatif. Il n'y sera pas donné suite.
Consultez la fiche complète de la Mercedes C 111
Cette fois, c'est parti pour Citroën, qui avait prévu dès la conception de la GS, une option à moteur rotatif.
Mais il attend 4 ans de développements supplémentaires pour passer à la production. Seulement 847 exemplaires seront produits car la catastrophe se profile. Le moteur rotatif est bien trop gourmand et pas assez fiable.
Citroën rachètera pour les détruire tous les exemplaires en circulation. Un hara-kiri qui rend dingue désormais les collectionneurs.
Consultez la fiche complète de la Citroën GS Birotor
Mais pourquoi une si belle voiture, avec sa ligne si moderne, son intérieur futuriste et ses fameuses suspensions hydrauliques souveraines est-elle animée par des moteurs si tartignols ? C'est que Citroën, toujours prêt aux innovations les plus hardies, croit dur comme fer au moteur rotatif. Un moteur très compact et relativement puissant, surtout avec ses 4 rotors envisagés pour la CX.
Malheureusement, quand l'enthousiasme retombe et que les crédits se font rares, il faut se rendre à l'évidence et se tourner vers des moteurs classiques. Mais pour le haut de gamme, un moteur de type 6 cylindres capable de damer le pion aux berlines allemandes ne pourra pas entrer dans le petit logement réservé par les ingénieurs au moteur Wankel. Alors, la belle CX devra se contenter des modestes 4 cylindres issus de la DS.
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General Motors s'intéresse au puissant moteur Wankel sous licence NSU pour renouveler ses gros V8 montrés du doigt pour leur rejets polluants. Loupé ; le Wankel est encore plus polluant que les V8.
La Chevrolet Monza qui devait épater la galerie par sa modernité devra s'en passer.
Consultez la fiche complète de la Chevrolet Monza
Originale, la Pacer devait l'être en tous points, pas seulement avec son look futuriste si séduisant, mais aussi par son puissant petit moteur Wankel développé chez GM. Hélas, il faudra se contenter d'un de ces gros moulins anémiques que l'industrie américaine produit à cette époque. La Pacer, lourde, lente et gloutonne peinera à trouver preneur.
Consultez la fiche complète de la AMC Pacer Sedan
Après la Pacer, voici la DeLorean, elle aussi venue du futur. Lui coller le moteur rotatif est donc dans une parfaite logique. Hélas, il lui faudra se contenter du peu démonstratif PRV, pas franchement à la hauteur de la caisse.
Consultez la fiche complète de la DeLorean DMC-12
La seule victoire obtenue par un constructeur japonais aux 24 Heures du Mans a été obtenue grâce au moteur rotatif qui développe ici 700 ch !
Consultez la fiche complète de la Mazda 787B Le Mans
Mazda ne semble pas avoir abandonné l'idée d'utiliser le moteur rotatif. Il a produit tout une série de voitures à caractère sportif utilisant cette technologie jusqu'en 2011. Les deux défauts majeurs du moteur, consommation et usure prématurée, sont moins sensibles en usage sportif et encore moins en compétition.
La dernière production est la RX-8.
Consultez la fiche complète de la Mazda RX-8
Cependant, aucune mise en production de nouveau véhicule de série ne semble d'actualité, lutte contre la pollution oblige.
Mais pourquoi ne pas imaginer que le rendement trop faible du moteur rotatif soit sensiblement amélioré dans les années qui viennent, comme cela a été le cas pour le moteur à piston ? Et pourquoi ne pas imaginer que la solidité des pièces soit également améliorée, comme cela a été le cas pour les turbos, par exemple ?
Dans l'attente, il se murmure que Mazda continue de plancher sur le sujet, notamment pour un petit moteur thermique auxiliaire destiné à prolonger l'autonomie d'un véhicule électrique.
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