20 février 2014
Tout le monde (ou presque) connaît la berlinette Alpine A110 qui a triomphé pendant des années sur les rallyes. La petite entreprise créée par le pilote et concessionnaire de Dieppe, Jean Rédélé, se frottait alors aux grosses écuries allemandes et italiennes. Alpine est donc la dernière marque de GT françaises, avec l'A110, mais aussi les A310, GTA et A 610.
Pourtant, dans le même temps, Alpine s'est risqué sur les circuits, notamment en courses d'endurance comme les 24 Heures du Mans. La philosophie est généralement semblable à celle des GT, des voitures ultra légères composées d'une coque en matériaux composites posée sur un châssis poutre. Faute de mieux, les petits moteurs français un peu optimisés pouvaient alors rendre de grands services.
Un gros podium d'Alpine de circuit exposées au salon Rétromobile nous donne ici l'occasion de récapituler tout cela.
L'aventure commence avec l'Alpine M63, lorsque Renault décide de confier à l'écurie Alpine des moteurs Renault Gordini.
La M63 est réalisée sur un châssis proche de celui de la berlinette, mais équipée d'un moteur central et d'une carrosserie particulièrement aérodynamique au Cx de 0,15.
Elle est engagée aux 1 000 km du Nürburgring en mai 1963 et réalise le meilleur tour en course de sa catégorie.
Trois M63 sont engagées aux 24 Heures du Mans 1963. Malheureusement, le Brésilien Bino Heins perd la vie dans un accident et les 2 autres voitures doivent abandonner sur panne mécanique. Entre temps, les voitures ont démontré qu'elles étaient particulièrement compétitives, malgré ces déboires.
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Encore plus légère que la M63 (20 kg de moins), l'Alpine M64 conserve un excellent Cx.
En 1964, la M64 se termine les 24 Heures du Mans à la 17e place et remporte sa catégorie et l'indice de performance.
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En 1966, 4 Alpine A210 (M66) sont alignées aux 24 Heures du Mans. L'épreuve est particulièrement difficile, dominée par les Ford GT40 qui s'adjugent les 3 premières places. Seulement 15 voitures sur 55 au départ franchiront la ligne d'arrivée. Parmi elles, on compte quatre Alpine, qui terminenet 9e, 11e, 12e et 133. L'A210 n°44 de Cheinisse-de Lageneste, remporte le classement énergétique.
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Cette fois, Alpine monte en puissance et adopte le nouveau V8 2 986 cm3 conçu par Amédée Gordini.
Elle est engagée à Sebring, Monza, au Nürburgring et à Spa entre 1967 et 1968.
Malheureusement, le gain de puissance ne compense pas l'augmentation de poids et la voiture n'obtient que des résultats en demi-teinte. Un seul exemplaire sera construit.
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En 1968, les 24 Heures du Mans sont reportés en septembre en raison des Evénements de mai 68. 9 voitures sont alignées, dont 4 A220.
Malheureusement, le V8 d'Amédée Gordini n'est pas assez performant ni assez solide. Résultat, 3 abandons et 1 place de 8ème.
Les résultats décevants pousseront Renault et Alpine à abandonner le sport proto.
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L'Alpine A220 connait 2 évolutions baptisées A221 et A222. Aux 24 Heures du Mans de 1969, les 4 A220 (A222) engagées abandonnent toutes en course.
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Comblée en rallye, déçue en endurance, Alpine se lance dans le championnat plus modeste de F3 avec cette monoplace A364. Les résultats sont très satisfaisants.
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Alpine revient sur les circuits en 1973 avec le nouveau moteur V6 PRV. Renault est devenu majoritaire chez Alpine, il rêve d'une victoire aux 24 Heures du Mans et lorgne déjà sur la F1.
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Cette fois, c'est la bonne, le V6 Renault est dopé par un turbo et développe 500 ch, malgré sa cylindrée modeste de 2L.
Le 12 juin 1978, l'Alpine Renault A442B de Didier Pironi et Jean-Pierre Jaussaud passe en tête la ligne d'arrivée des mythiques 24 Heures du Mans. Une seconde Alpine termine 4e.
Le soir même, Bernard Hanon, directeur général délégué de Renault annonce que le constructeur abandonne l'endurance pour se lancer dans la F1. Fin de la saison 1 pour Alpine, début de Renault F1. Vera-t-on une saison 2, avec la nouvelle Alpine ?
Consultez la fiche complète de la Alpine Renault A442B
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