18 mai 2019
Pour assurer leurs finances, depuis les débuts de l'automobile, les constructeurs ont cherché à augmenter les volumes de production ou bien les prix de vente (ou les deux).
Un bon moyen d'assurer des volumes importants est bien sûr de baisser les prix pour toucher une population d'acheteurs la plus large possible.
Citroën type C (5 HP)
(doc. Yalta Production)
Intéressons-nous aux modèles spécialement dépouillés pour aboutir à un prix canon : le low cost (puisqu'il ne faut plus dire "bas de gamme" ou "bon marché", bien que ce soit équivalent).
En 1902, De Dion produit la première voiture "bon marché", la Populaire, type K1. Elle reste toutefois chère, à un moment où l'automobile est réservée à quelques favorisés.
Plusieurs modèles Populaire vont suivre chez De Dion Bouton qui est alors le plus important constructeur automobile au monde.
Ces voitures se vendent bien, mais vont faire de l'ombre aux productions haut de gamme de la marque, plus rémunératrices.
Consultez la fiche complète de la De Dion Bouton type K1 tonneau à montée arrière
L'archétype de la low cost, et la première réellement pensée pour cela, est bien sûr le Ford T. Pour obtenir un prix défiant toutes concurrences, Henry Ford la conçoit ultra-simple, facile à conduire et très robuste. Bien sûr, il n'y a pas pléthore de versions, encore moins de choix de couleurs. La productivité est poussée au maximum grâce à une organisation à la chaîne rigoureuse : le fordisme va inspirer toute l'organisation industrielle mondiale du 20e siècle.
Consultez la fiche complète de la Ford T touring
Impossible de faire plus simple et moins cher que cet engin de 150 kg ou le conducteur s'installe derrière le passager. La transmission se fait par courroie.
Consultez la fiche complète de la Bédélia BD1
Réduite au minimum, l'allemande Püppchen (poupée) offre d'abord deux places en tandem (passager derrière le conducteur) pour un prix modeste.
Consultez la fiche complète de la Wanderer Püppchen W3
Après la Première Guerre Mondiale, le gouvernement veut faciliter l'équipement des français et met en place une disposition fiscale particulière pour les cycle-cars. Ils bénéficient d'une taxation avantageuse, à condition de peser moins de 350 kg et d'être animés par un moteur de moins de 1100 cm3.
Les cycle-cars emblématiques sont sûrement les Amilcar et les Salmson.
Consultez la fiche complète de la Amilcar CC Touriste
ou l'amusante Quadrilette
Consultez la fiche complète de la Peugeot Quadrilette 161
il faut aussi citer les nombreux tricycle-cars, Morgan, Darmont ou d'Yrsan
Consultez la fiche complète de la Darmont type Sport
À côté des cycle-cars, apparaissent de vraies petites automobiles (la différence est ténue) : 2 ou 3 places, carrosserie minimaliste, moteur 4, 5 ou 6 chevaux. Elles constituent le bas du catalogue des plusieurs grands constructeurs.
Consultez la fiche complète de la Citroën 5HP type C
Consultez la fiche complète de la Mathis type P
Consultez la fiche complète de la Renault KJ (6 cv)
L'Austin Seven est l'exemple de la voiture bon marché. Simplifiée à l'extrême, elle est fiable et très économique.
Le plus intéressant avec la Seven, c'est sa descendance impressionnante.
Elle est notamment fabriquée sous licence, en France par Rosengart, mais aussi en Allemagne par BMW, ou par Nissan au Japon. Elle est donc à l'origine de ces 3 grands constructeurs.
Consultez la fiche complète de la Austin Seven Chummy Tourer
Contrairement à sa concurrente, la Renault 4 CV qui est une vraie petite voiture, la Citroën 2 CV, est une authentique low cost, avec une carrosserie en grande partie en toile, une mécanique anémique, pas de clignotants, pas de serrures, pas de vitres descendantes...
On connaît la suite, la 2 CV est un énorme succès populaire, fiable, confortable et économique.
Consultez la fiche complète de la Citroën 2 cv A
Après la Seconde Guerre Mondiale, les autorités nippones instituent une norme de micro-voitures : les keijidosha (ou kei car). Elles répondront à moindre coût aux besoins de déplacement et de transport, indispensables au redressement du pays en ruines et pourront également se faufiler dans les rues étroites des villes surpeuplées japonaises.
Une keijidosha doit posséder une longueur inférieure à 3 m (aujourd'hui 3,40 m), une largeur inférieure à 1,48 m et un moteur de moins de 360 cm3 (aujourd'hui 660 cm3).
Les keijidosha bénéficient d'une fiscalité avantageuse et doivent porter des plaques minéralogiques jaunes.
Consultez la fiche complète de la Subaru 360
La première voiture low cost moderne n'est pas la Dacia Logan mais bien la Panda (la Fiat 500 étant elle, plutôt une micro-voiture). Voici une vraie 4 places, polyvalente, capable de prendre la route en dehors des villes.
Les ingénieurs ont tout étudié pour limiter au maximum les coûts, comme une réduction du nombre de pièces, des éléments de carrosserie dessinés à la règle, des suspensions arrière à ressorts à lames, un pare-brise plat...
Consultez la fiche complète de la Fiat Panda 1100
Réussite du low cost, la Logan est voulue par Louis Schweitzer comme la première voiture à 5000 euros. Mais cette fois, c'est une vraie voiture familiale, confortable et performante. Pour obtenir ce résultat, les ingénieurs de Renault conçoivent un modèle simplifié, aux variantes limitées. Les éléments mécaniques sont empruntés à la banque d'organes de Renault, ce qui n'en fait pas un modèle médiocre.
Enfin, dans la nouvelle usine Dacia, l'automatisation est poussée au maximum et les robots remplacent souvent les ouvriers roumains, déjà peu payés.
Le prix commence à 7600 euros, plus que les 5000 annoncés, mais bien moins que la moins chère de ses concurrentes. La Logan est un gros succès mondial.
Consultez la fiche complète de la Dacia Logan
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