25 octobre 2020
Aux Etats Unis, le monde automobile des années 50 est dominé par les Big Three (Chrysler, Ford et GM) qui regroupent à eux seuls pas moins de 14 marques automobiles d'importance. Mais une poignée d'autres constructeurs ont traversé la Seconde Guerre Mondiale et conservent jalousement leur indépendance.
Ils sont forts d'une histoire aussi considérable et savent encore présenter des modèles originaux. Mais pas pour longtemps, difficile de lutter face aux 3 géants qui peuvent mobiliser des moyens considérables pour proposer chaque année des modèles renouvelés (c'est la mode là-bas) et des catalogues longs comme un bottin.
Voici leur histoire.
AMC est un constructeur américain créé en 1954 par la fusion de Nash et de Hudson, 2 constructeurs importants, mais déjà menacés, car l'industrie automobile réclame des moyens sans limites pour innover, négocier les matières premières et faire la publicité des nouveaux modèles.
La création d'AMC est alors la plus grosse fusion du marché américain pour près d'1,5 milliard de dollars, donnant naissance au quatrième constructeur américain.
L'étrange Marlin sortie en 1964 démontre toutefois que le nouveau groupe peine malgré tout à proposer des modèles à succès.
Consultez la fiche complète de la Marlin
A noter qu'en 1962, Renault se lance dans la distribution des Rambler.
En 1970, AMC achète Jeep - Willys. Le groupe renforce ainsi son poids dans les véhicules de loisirs, comme le Jeep Wagoneer.
Entre 1979 et 1983, Renault qui rêve toujours de l'Amérique et de son immense marché, prend le contrôle d'AMC dans l'espoir d'y diffuser ses modèles. Ce sera un échec.
La séduisante, mais franchement ratée techniquement Pacer, est le modèle le plus connu chez nous. Sortie en 1975, la Pacer plombe un peu plus les comptes du groupe.
Consultez la fiche complète de la AMC Pacer Sedan
AMC a été revendu à Chrysler en 1987 qui n'a pas conservé les marques, sauf Jeep et Eagle.
Dans les années 50, les fameux taxis jaunes New Yorkais sont presque tous des Checker. La production est relativement limitée et très spécialisée dans ce type de véhicules de flotte (taxis, entreprises...). Ils ne sont pas très beaux, mais ils sont pratiques et surtout, ils sont inusables.
Consultez la fiche complète de la Checker taxi A11
Dans le monde de l'après-guerre, Hudson est un constructeur relativement important. Ses modèles sont particulièrement originaux, notamment grâce à son style step-down, surbaissé très spectaculaire.
Mais rien ne vieillit plus vite que l'originalité. Afin de résister à la concurrence des Big Three, Hudson fusionne en 1954 avec Nash pour former AMC.
Consultez la fiche complète de la Hudson Hornet Six Sedan
Ambassador, LaFayette, Rambler, Nash offre un large catalogue plutôt centré sur des modèles de taille et de prix modéré.
En Europe, on connaît la minuscule (même chez nous) Metropolitan, créée avec l'anglais Austin pour répondre à un supposé besoin américain de seconde voiture de taille réduite.
Consultez la fiche complète de la Nash Metropolitan Hardtop (série IV)
Nash disparaît en 1954 dans la fusion avec Hudson pour former AMC.
Comment un tel constructeur, si emblématique a-t-il pu disparaître ?
Entre-deux-guerres, les Packard sont des automobiles de grand luxe vendues dans le monde entier. En Amérique, Packard tient tête aux Cadillac. A Paris, nombril du monde culturel, les Packard attendent leurs heureux propriétaires entre les Rolls et les Delage. La plupart sont habillées par des maîtres carrossiers français. Aucune autre marque américaine ne peut se prévaloir d'une telle aura.
Mais après la guerre, beaucoup de fortunes se sont évanouies sous les bombardements, et produire des modèles plus abordables à la chaîne quand on est habitué à concevoir des objets de luxe n'est pas simple.
Packard va vite disparaître et son immense usine de Detroit deviendra un temps la plus grande friche industrielle du monde.
Consultez la fiche complète de la Packard Cavalier Caribbean (convertible)
Studebaker commence en construisant des chariots lors de la Ruée vers l'or, c'est dire que c'est assurément un des plus anciens constructeurs américains.
Après-guerre, les Studebaker sont relativement bien diffusées en Europe. Leur taille et leur motorisation raisonnables les rendent compatibles avec notre marché. Dessinées chez Raymond Loewy, elles sont plus belles et plus originales que les autres productions US, souvent un peu lourdautes à cette époque.
Consultez la fiche complète de la Studebaker Champion (4e série) coupé
Devant l'évolution difficile du marché, Studebaker préfère se saborder dans les années 60.
Willys débute en 1908 par le rachat du petit constructeur Overland. Jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale, Willys est un constructeur comme il en existe des dizaines d'autres, avec un catalogue aussi varié que banal.
Tout change avec la Jeep, commandée en quantités astronomiques par l'armée US. La diffusion mondiale de l'automobile, auréolée de la victoire sur les forces maléfiques de l'Axe (Allemagne nazie, Italie fasciste et Japon impérialiste) vont lui valoir une renommée universelle.
La paix revenue, la Jeep trouvera une postérité avec des modèles 4x4 utilisés dans le monde entier, mais aussi avec les premières automobiles essentiellement dédiées aux loisirs et à la vie au grand air.
Consultez la fiche complète de la Jeep Willys Station Wagon 6-73
Kaiser rachète Willys Overland en 1954 et l'activité se concentre alors sur ses capacités de production. L'entreprise s'appelle alors Willys Motors, puis Kaiser-Jeep en 1963.
Kaiser-Jeep est finalement rachetée par AMC en 1970.
Au final, il ne reste plus que la marque Jeep, rachetée par Chrysler, elle-même appartenant désormais au groupe Fiat.
- L'Amérique des années 50 - les Big Three
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