30 octobre 2024
Le Mondial 2022 est resté dans les mémoires comme le renoncement de l'industrie automobile européenne et, spécialement française, face au raz de marée chinois. L'édition 2024 s'est déroulée sous de bien meilleurs hospices.
Pour cette 90e édition du Mondial (autrefois Salon Automobile de Paris), 48 constructeurs avaient fait le déplacement, de quoi montrer leur volonté de ne pas baisser les bras. Bien sûr, les grandes heures du salon sont loin, pas de Hall 1, ni de 7 pleins à craquer, des stands relativement sobres, mais suffisamment de quoi attirer les 500 000 visiteurs qui n'ont pas été rebutés par la médiocrité de l'édition précédente.
Peugeot Inception
(doc. Yalta Production)
On ne va pas se mentir, si les visiteurs sont venus nombreux, la plupart sont rentrés chez eux en se disant qu'il était "urgent d'attendre".
Le salon était riche en SUV 100% électriques, l'occasion d'admirer les sièges moelleux et les tableaux de bord ultra-moderne. Coffre motorisé, sièges massants, écrans larges, conduite autonome arrivent en avalanche. Difficile d'ailleurs de faire le distinguo entre l'intérieur d'un SUV et celui d'un autre du stand voisin.
Jusqu'à la question qui fâche... l'autonomie. Des stands spécialisés dans la promotion des vertus de l'électricité ont beau nous asséner que ce n'est pas un problème, 250 km d'autonomie réelle sur autoroute, voilà qui fait réfléchir avant d'acheter une de ses merveilles qui coûte entre 30 et 50 000 francs suivant les options.
D'ailleurs, la tendance du marché est nette. Les automobilistes freinent des 4 fers pour l'achat d'un véhicule électrique, mais aussi bien d'un véhicule thermique, puisqu'on ne sait pas quelle nouvelle interdiction peut tomber demain. Résultat, le parc roulant n'a jamais été aussi vieux.
Renault est venu en force, avec deux gammes très complètes, une électrique et une thermique (contrairement à Stellantis qui a plutôt misé sur des plates-formes uniques pour modèles compatibles thermiques/électriques).
"Avant c'était mieux", c'est peut-être le nouveau slogan des "Voitures à vivre", avec une R5, une R4 et une Twingo revisitées à l'électron. Pas idiot, tant on regrette aujourd'hui le peu d'originalité des nouveaux designs. Oui, sur ce critère c'était mieux avant et Renault l'a bien compris en reprenant les anciens dessins.
En reprenant le style de l'ancienne R5, ou plutôt de celui de la Supercinq, Renault a mis dans le mille avec une citadine craquante qui a séduit tout le monde. Pas trop chère (pour une automobile électrique), confortable et agréable à conduire, la nouvelle R5 devrait avoir un certain succès, spécialement pour les foyers pouvant la recharger à domicile. D'ailleurs, elle dispose d'une technologie inversable qui permet également de fournir de l'énergie à la maison.
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Bizarre, bizarre, la R4, comme son nom ne l'indique pas se positionne au dessus de la R5. Elle est plus spacieuse et peut être comparée à un nouveau Scenic. Question esthétique, on ne saute pas de joie comme pour la R5. La R4 est cubique et beaucoup moins sexy que sa petite soeur.
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À ceux qui se posaient la question "peut-on encore faire de jolies automobiles", La réponse est manifestement oui. En reprenant l'essentiel de l'esprit Twingo, les designers ont visé juste.
On espère que ce concept-car sortira un jour des usines.
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L'Alpine A290 est une version sportive de la nouvelle Renault 5 E-Tech. Elle est proposée en deux puissances : 180 et 220 chevaux, contre 95 et 150 pour la R5. Mais comme elle conserve la même plate-forme avec la même batterie relativement modeste de 52 kWh, il faudra s'habituer à fréquenter les stations de recharge.
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Le Dacia Sandrider a fait forte impression en remportant le Rallye du Maroc 2024 pour sa première participation. Voilà qui est d'excellente augure pour le Dakar. Et voilà qui démontre que le roumain en se lançant dans la compétition a bien décidé d'être désormais mieux qu'un constructeur low-cost.
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Fort de son nouveau statut de constructeur comme les autres, grâce aux excellents chiffres de vente de la Sandero et du Duster, Dacia peut désormais proposer une gamme cohérente. C'est fait avec le Bigster, un SUV moyenne gamme tout à fait moderne et compétitif. Le Bigster se positionne d'emblée dans la catégorie des SUV compacts, comme le Renault Austral, le Peugeot 3008, le Volkswagen Tiguan ou le Citroën C5 Aircross.
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La Peugeot Inception est un concept-car qui préfigure la future berline 100% électrique de la marque. Il signale peut-être un virage dans les modes automobiles et le retour à des silhouettes plus fluides.
Comme toutes les modes, celle des SUV va peut-être lasser. Le point fort de ce type de carrosserie, c'est l'habitabilité intéressante pour une prise au sol limité. On peut rajouter l'impression de dominer la circulation (ce qui ne vaut que si les autres véhicules sont plus bas). Mais contrairement aux regrettés monospaces, les SUV sont "hauts sur pattes", ce qui n'est pas conseillé en période de traque à la consommation.
Déjà, les breaks font une timide réapparition. L'avenir verra peut-être aussi le retour des belles berlines, comme l'Inception.
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En matière d'innovation, les trouvailles courageuses ne sont pas toujours récompensées par le succès. Voilà une hypercar qui a beaucoup fait parler d'elle en raison de son absence d'aileron arrière, une exception tout à fait remarquable.
Mais en 2024, Peugeot doit se résoudre à rentrer dans le rang et ajouter un appendice plus classique à son bolide.
Consultez la fiche complète de la Peugeot 9X8 Hypercar
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